La courbe du déclin du syndicalisme n'a pas de raison de s'infléchir sans une importante remise en question. Il ne s'agit pas de mettre en cause celles et ceux qui représentent les travailleurs dans les entreprises, en première ligne, mais d'interroger les organisations dont les forces et les modes d'action ne semblent plus à la hauteur des enjeux.
S'il ne faut renoncer à rien (être dans l'entreprise, s'asseoir à la table des négociations, conduire l'action collective), il faut obtenir plus : construire l'unité, répondre aux préoccupations urgentes, du salaire à l'écologie, en passant par l'égalité de genres, réagir aux mutations du travail, inclure des travailleurs désormais atomisés entre ubérisation et sous- traitance mondialisée.
Face à un tel programme, il faut être en mesure de peser. En la matière, l'écart entre les besoins et les moyens mis en oeuvre est abyssal.