À l'origine, le système scolaire s'est organisé, en
Belgique, sur la base d'une double liberté : liberté
d'organiser un enseignement, d'une part ; liberté du
choix de l'école par les parents, d'autre part. Ces
principes expliquent la multiplicité des réseaux
scolaires, publics et privés, ainsi que les guerres
scolaires qui ont vu s'affronter les cléricaux et les
anticléricaux.
En Communauté française, dans le prolongement de
l'enseignement rénové, de nouvelles questions ont
réorienté la politique de l'enseignement depuis une
vingtaine d'années. Elles concernent essentiellement
la faible efficacité du système, tant en termes
de niveau moyen d'apprentissage que de capacité
de l'école à résorber les différences de réussite liées
au milieu social d'origine des élèves.
À partir de 1995, de nombreuses réformes ont été
adoptées dans le but de réduire les inégalités
scolaires, en agissant sur toute une série de leviers :
lutte contre le redoublement, régulation des
inscriptions, discrimination positive, épreuves
externes, imposition de règles communes aux
différents réseaux... En synthétisant ces politiques et
les études scientifiques qui les sous-tendent, ce
Dossier permet de comprendre l'esprit de ces
réformes qui suscitent des résistances auprès d'une
partie du corps enseignant et des parents.