Il y a presque dix ans, Dominique Méda faisait le constat suivant :
les femmes françaises travaillent de plus en plus, mais les institutions,
les mentalités ne se sont pas encore adaptées à cette nouvelle
réalité sociale. Qu'en est-il aujourd'hui ? Le «temps des femmes»
est-il enfin advenu ?
Pour la sociologue, le constat est, hélas, préoccupant. Les inégalités
professionnelles entre hommes et femmes ont cessé de se réduire,
l'écart des salaires reste significatif (près de 25 %), le temps partiel
- qu'il soit choisi ou subi - concerne majoritairement les femmes,
lesquelles, par ailleurs, accèdent toujours aussi peu aux postes
de responsabilité.
Pourquoi cette piètre performance de la France ? Comment
expliquer cette résistance à des changements que d'autres pays
- nos voisins nordiques par exemple - ont menés avec succès ?
Que faire pour relancer une dynamique qui paraît d'autant plus
grippée qu'elle ne relève pas de «l'urgence» sociale ?
Dominique Méda en appelle à une véritable révolution mentale :
il faut inciter les hommes à s'impliquer davantage dans la prise
en charge des enfants, déspécialiser les rôles - notamment pour
les tâches ménagères -, et reconnaître que certaines activités, jugées
peu productives comme tout ce qui touche au care, au soin d'autrui,
sont une richesse pour notre pays. Cette révolution est à notre portée.