Les femmes travaillent toujours davantage ; elles veulent obtenir l'égalité professionnelle, mais plus encore : du temps pour leur travail, pour leurs enfants, pour leur conjoint, pour elles. Face à cette révolution qui s'est faite sans crier gare, notre société ne s'est pas adaptée. Nos structures sociales et nos conceptions traditionnelles du partage des rôles sont restées les mêmes, nos mentalités ont peu évolué, nos institutions n'ont pas été réformées.
Pour aider les femmes dans cette évolution essentielle, il aurait fallu déspécialiser les rôles - c'est-à-dire admettre que, si les hommes et les femmes travaillent, alors les tâches parentales, les activités de soins et les tâches ménagères incombent également aux deux sexes -, et reconstruire l'ensemble de nos institutions sociales. Nous ne l'avons pas fait. L'habit craque de partout. Il faut cesser de le rapiécer et passer à une autre étape.
Aujourd'hui, sous la pression de la Commission européenne et des pays du Nord, dans la dynamique ouverte par la parité politique, les revendications osent s'organiser. Il nous faut revoir profondément les rôles, impliquer les hommes dans la prise en charge des enfants, repenser l'organisation du travail dans les entreprises et dans la fonction publique, reconnaître que les «activités de soins» sont une richesse pour notre pays. Cette révolution-là est à notre portée, tous les éléments sont réunis pour la mener avec sérénité.