La France est le théâtre d'un puissant mouvement de sécession des riches. Installés comme en apesanteur au-dessus de la société qui les a fait rois, ils semblent avoir oublié jusqu'au souvenir de ce qu'ils lui doivent. Ils suscitent pour cette raison une indignation croissante et légitime. Mais la sécession des riches est aussi l'oeuvre d'une époque marquée par le culte de la réussite individuelle, la fascination pour l'argent et le refus de l'impôt. Cette contradiction est la signature d'une démocratie déchirée entre la religion de la compétition et les impératifs de la solidarité. On condamne en public ce que l'on attise en privé, on brûle les idoles que l'on célébrait hier... Comment sortir de cette impasse ?