Quand on suit un auteur, il arrive un moment où sa faculté de nous surprendre surprend moins. Cela ne l'empêche pas de nous rendre la lecture aussi confortable qu'un chat ronronnant sur les genoux. Mieux : c'en est aussi rassurant que de retrouver un ami perdu de vue depuis longtemps avec qui, immédiatement, le contact et la discussion se renouent sans que le fil ne semble avoir jamais été rompu. C'est le moins qu'on pourrait attendre de ce cinquième opus. Mais voilà, tel le Mécanaute de L'âge d'or du réel, tel le magicien des Oiseaux, tel la fey des forêts, maître Dunyach part à l'aventure sur les franges de tous les genres, les replie comme les niveaux d'un multivers et les enchevêtre pour nous offrir la vision kaléidoscopique d'un griot qui se refuse à toute frontière et à toute forme d'acculturation. Alors, une fois de plus, nous sommes ébahis.
Ayerdhal