« Le mystère de chacun grandit pour l'oeil intime comme pour le coeur fantasque. »
Dans « Cairo la victorieuse », capitale égyptienne tiraillée entre hédonisme sommaire et discipline religieuse, le narrateur part à la recherche de Laure, jeune femme qu'il a aimée ici d'une passion dévorante.
Les tourments de l'attente, de l'impuissance, se chargent de désirs, de visions. Les corps écartés se lavent d'amour, d'inconscience.
Au cours d'errances fébriles se nouent le souvenir et la prégnance de ces instants où la vie et le rêve s'entremêlent, se nourrissant l'un de l'autre pour ouvrir les portes d'un nouvel espace, intime, inquiétant, dans lequel l'être humain retrouve l'état initial d'incertitude et de songe.
Dans la nuit citadine, des enfants des rues accompagnent et guident les amants perdus. La maison féerique et désertée d'un fonctionnaire de la culture devient le nid d'une renaissance. Et, dans la figure du peintre Heykal, à qui le modèle disparu retournera finalement son art sous forme de portrait absolu, surgit peut-être en filigrane l'image du narrateur et de sa quête...