C'est non pas une coupe de saké mais un poisson à la main que l'on pénètre dans ce petit quartier commerçant de Tôkyô. Car c'est surtout dans la boutique du poissonnier amateur de Cocteau que se rencontre la chaleureuse communauté de gens qui l'habitent. Chacun à son tour prend la parole dans une manière de fugue à la composition surprenante, à la fois très structurée et d'apparence aussi aléatoire que le hasard qui enchevêtre ces vies les unes aux autres. Il est question de solitude et de rencontres, de passions secrètes, de joies modestes mais délectables, et l'écriture ne se fait jamais plus légère que lorsqu'il s'agit d'évoquer les choses graves.
Le livre de Kawakami Hiromi touche à l'essence même du Japon, une fragile harmonie terriblement séduisante (Le Figaro littéraire).
Et ce n'est qu'à la dernière page de ce beau roman faussement modeste que le lecteur saisira la subtilité du propos et l'intelligence de son déroulement (Lire).