Avant de fonder une géographie culturelle des sociétés mélanésiennes, Joël Bonnemaison avait commencé en 1966 ses recherches par une étude de terroir à Tsarahonenana, sur les Hautes Terres centrales de Madagascar. Une vingtaine d'années plus tard, deux géographes, Chantal Blanc-Pamard et Hervé Rakoto Ramiarantsoa, ont entrepris une relecture du terroir, à la lumière des changements survenus entre-temps. Le retour est double : il concerne Tsarahonenana, mais aussi Andrano-mangamanga, front pionnier ouvert dans la montagne. L'ouvrage adopte la forme d'un dialogue avec l'écrit de référence de Joël Bonnemaison. Témoins des mutations, les paysages servent d'entrée à toute une série de thèmes : la notion de surpeuplement, la gestion locale de l'environnement, les pratiques d'entretien de la fertilité, la force des structures culturelles, la construction de territoires... Du terroir à son double, la question du développement reste centrale. En postface, Joël Bonnemaison évoque son apprentissage de géographe à Tsarahonenana et propose une interprétation personnelle des transformations du terroir. Ce texte, l'un de ses derniers écrits, nous donne une grande leçon de géographie culturelle. Entre hier et aujourd'hui, Tsarahonenana est le témoignage d'une nouvelle ruralité. L'ouvrage, abondamment illustré, s'adresse aux universitaires, aux praticiens du développement, et au public intéressé par les mondes du Sud.