Depuis plusieurs décennies, de nombreux experts prédisaient,
sans toutefois être entendus, que des groupes terroristes
pourraient avoir recours à des armes chimiques, biologiques ou
radioactives contre des populations civiles. Certes, et en quelques
occasions, de telles armes avaient déjà été utilisées, mais uniquement
lors de cas isolés qui ne relevaient bien souvent que
de l'anecdote ou du fait divers. Il y a un peu plus de huit ans
un attentat meurtrier fut perpétré à Tokyo à l'aide d'un gaz
neurotoxique par une obscure secte religieuse. Alertés par les
événements du Japon, les experts de la Fondation pour la
recherche stratégique se mobilisèrent, dès 1996, pour essayer
d'appréhender ce qu'ils pressentaient comme la menace
majeure du futur.
Au cours de l'automne 2001, dans la foulée des attentats du
11 septembre, un épisode de terrorisme biologique spectaculaire
sur la côte Est des États-Unis, à l'aide d'enveloppes contaminées
par des spores de la maladie du charbon, fit cinq victimes et
provoqua une forte psychose au sein des opinions publiques
internationales. Depuis, cette date, le spectre d'un terrorisme
chimique ou biologique, voire radiologique ou nucléaire, plane
sur la communauté internationale.
Cet ouvrage, qui fait la synthèse des analyses passées en les
confrontant aux faits les plus récents, se propose, en écartant
les nombreuses idées reçues sur ces questions, de dresser un
panorama technique objectif de la réalité de la menace terroriste
chimique, biologique et nucléaire.