« Mesdames et messieurs, circulez. Il n'y a rien à voir.
Tout est sous contrôle. »
Deux personnages : un présumé terroriste face au policier qui l'interroge. Le premier est cueilli à sa descente de l'avion, une bombe dans ses valises. Sa défense : il n'a fait que la transporter pour son cousin.
Honnêtement, il n'a jamais eu l'intention de la faire exploser. Honnêtement ? Oui, on peut être terroriste et honnête : n'a-t-il pas tout avoué, tout de suite ? D'ailleurs, si les autorités lui avaient demandé de remplir un formulaire détaillant ses intentions terroristes, il aurait répondu en toute sincérité.
Une bonne idée, ce formulaire, non ? Si. Ça mériterait qu'il soit libéré, non ? Non. II sera torturé. Mais puisqu'il a déjà avoué ? Question de protocole.
Le ton est donné, nous sommes chez Kafta. Passés au révélateur de l'absurde, les rôles se défont : il n'y a plus un terroriste et un policier, mais simplement deux hommes. Et dans un système qui prône la suspicion et la haine de l'autre, le sort de ces hommes n'est peut-être pas si différent...