À Arles, les grands travaux de constructions publiques qui dotèrent l'agglomération des équipements d'une ville
romaine ne sont pas antérieurs au début du règne d'Auguste. Durant une période relativement courte, entre
25 et 10 avant J.-C., furent achevés des quais maçonnés en bordure du fleuve, un rempart qui englobait une
superficie d'au moins 45 hectares, un forum, qui devait être jouxté par deux autres places, un théâtre et un arc,
érigé près du Rhône, à l'arrivée dans la ville de la route d'Espagne. Ni l'amphithéâtre, édifié à la fin du Ier siècle
après J.-C., ni le cirque, daté du milieu du IIe siècle, ne font partie de ce premier programme.
Alors que l'amphithéâtre a glorieusement traversé les siècles à l'abri de son grandiose portique, le théâtre
pourtant si proche de lui a bien failli disparaître à jamais ! Édifice hautement symbolique du culte impérial et
considéré par les chrétiens comme «un temple des faux dieux», il était d'autant plus menacé que sa double
proximité avec le rempart méridional de la cité et les chantiers successifs de la cathédrale en faisait une
inépuisable carrière de matériaux prêts à l'emploi.
La redécouverte du XIXe siècle et les restaurations de notre époque ont redonné vie au théâtre antique d'Arles
et en font un site archéologique passionnant à visiter.