Le théâtre de la Floride
Les expéditions en Floride de Jean Ribault et René de Laudonnière prennent place au début des guerres de Religion (1562-1565). Il s'agit, à l'instigation de l'amiral de Coligny, de faire pièce à l'Espagne en Amérique du Nord. Or c'est menacer la voie traditionnelle des galions qui, chaque année, rapportent l'or et l'argent d'Amérique. D'où la brutale intervention militaire de la fin de l'été 1565 et, sous l'action expéditive de l'adelantado Menéndez de Avilés, la liquidation de la colonie en quelques semaines. Les derniers survivants sont traqués, égorgés ou faits esclaves. Les estimations varient entre cinq cents et mille morts. Ce sinistre épisode a pour épilogue l'expédition de représailles menée par Dominique de Gourgues contre trois forts espagnols, dont la garnison est pendue en totalité.
L'ouvrage prend appui sur les images de Jacques Le Moyne de Morgues, les quarante-deux gravures du second volume des Grands Voyages de Théodore de Bry (1591). Pour la première fois est traduit du latin en français le récit de la colonisation, suivie de la destruction de l'établissement.
Vingt-cinq ans après, les Indiens Timucua de Floride sont représentés à travers un ensemble de références aussi tardives que disparates, qui associent à la hache des Tupinamba du Brésil des détails venus des tuniques aztèques, telles qu'elles sont figurées dans le Codex Mendoza, ou des artefacts européens comme la hotte de vendangeur. Au total, la suite floridienne est un ensemble composite, mais nostalgique d'un monde embelli par le souvenir, qui replonge par instants le spectateur dans l'Éden des origines.
En 1470, Jean Heynlin, prieur de la Sorbonne, installe, dans le cadre universitaire, la première imprimerie française. L'atelier, animé par les prototypographes Ulrich Gering, de Constance, et Michel Friburger, de Colmar, imprime en Sorbonne les ouvrages destinés à la communauté universitaire : classiques latins et ouvrages d'érudition pour les étudiants et leurs maîtres. Ce fut l'origine de l'édition en France.