De la crise économique de l'entre-deux-guerres aux
Trente Glorieuses, le Tour de France a mis en place des
équipes nationales, écartant temporairement les équipes de
marques pour adopter le schéma classique des compétitions
sportives internationales. Tout à la fois encensée et
décriée par les commentateurs de l'époque, cette formule
fit indéniablement les beaux jours de certains héros de la
Grande Boucle, de Gino Bartali à Raymond Poulidor, Louison
Bobet et Jacques Anquetil. Auprès du public français, qui
se reconnaît dans ces équipes nationales, voire régionales,
elle correspond à un âge d'or, celui où l'«enfant du pays»
court pour ses propres couleurs.
Stimulant tantôt les nationalismes, tantôt les réconciliations
dans un siècle marqué par deux conflits mondiaux, ce
défi que se sont lancé les pays d'Europe a connu son lot
de rebondissements, de heurts et de passions. Analysant
les récupérations politiques, les incidents xénophobes et
la montée du dopage, mais aussi les leçons de courage, de
fraternité et de respect de nombreux sportifs dont il retrace
le chemin, cet ouvrage dresse l'histoire d'un Tour de France
souvent méconnu, celui des nations.