«Après la première démonstration publique du globe à Annonay le 4 juin 1783,
c'est à Paris, en France, en Europe, une folie. L'aéromanie s'empare de toutes les
têtes. On fait des coiffures, des chapeaux, des robes à la montgolfier. "Tout est
globe dans Paris", écrit Rivarol. Textes et chansons se multiplient. Projets, chimères,
extravagances : rien n'arrête l'engouement pour la machine nouvelle. La
polémique entre montgolfiéristes et carolingiens bat son plein. Pilâtre de Rozier
et le marquis d'Arlandes s'envolent le 21 novembre du château de la Muette à
la Butte aux Cailles. Le 1er décembre, Charles et Robert volent des Tuileries à
Nesles-la-Vallée. Les voyages dans l'espace, l'homme volant, le cabriolet aérien,
les chars célestes, tous les essais, toutes les fictions conçues depuis des siècles
connaissent une apothéose éblouissante. Le ballon glisse dans l'air. La terre est
vue du ciel. L'homme est transporté.»
Mais qu'est-ce qu'un transport ? Que signifie au juste «être transporté» ?...
Coup de sang, coup de feu du désir, coup de fouet du cocher, Le Traité du
transport amoureux développe une série de scènes, courtes, denses, légères, qui
mettent en jeu la question du «transport» au XVIIIe siècle. Il y est question de
carrosses, de fiacres et de cochers, et, pour finir, de montgolfières : faire l'amour
en ballon est le point culminant de ce récit, où passent Casanova, Marivaux,
Prévost, Rousseau, et quelques autres maîtres du transport.
Il rappelle à propos que transport est un mot qui brûle...