« La séparation est comme un jeu de cache-cache. »
Pourquoi la mère est-elle tantôt objet d'amour, tantôt objet de haine ? Pourquoi les moments de séparation provoquent-ils une telle angoisse chez le nourrisson ? Avant Melanie Klein et Winnicott, Otto Rank jeta, en 1924, les bases de la psychanalyse des tous premiers stades de la vie. Le traumatisme de la naissance n'est pas celui de l'accouchement, mais d'une perte. Chaque nouvelle vie trouve son premier objet, la mère, pour le perdre aussitôt : c'est la catastrophe originaire. Même avec la plus douce des mères et la naissance la moins violente, l'être humain naît dans l'angoisse. Voici l'acte premier d'une tragédie qui se vit autant dans le corps que dans le psychisme, et qui ouvre à notre relation ambivalente à la mère, avant tout oedipe.