Partout s'observe une remise en cause apparente du
travail : chômage massif, délocalisation des industries et
des services, flexibilité, pluriactivité - tout semble concourir
à la fin du travail, à la disparition des statuts, à la
mort du lien social par l'emploi. Désaffilié, le travailleur
d'hier est devenu le sans-droit d'aujourd'hui. À cette
crise, beaucoup de sociologues répondent par la nécessaire
mise en perspective historique du monde du travail
que nous avons perdu.
Michel Lallement, en contre-pied, fait une sociologie
contemporaine de la crise, s'attaquant aux dimensions
inédites des transformations de la production. De fait,
les recherches et analyses de la sociologie peuvent et doivent
aider à comprendre objectivement des conditions
collectives de travail et de vie trop souvent vécues sur
un mode purement subjectif et individuel. Pour Michel
Lallement, nul doute que le travail, moteur et révélateur
des mutations contemporaines, garde sa place centrale
d'institution sociale.
Le travail est de retour.