La richesse de la psychanalyse française tient à l'émulation entre les courants qui la composent et à la diversité des élaborations théoriques qui en résultent. Cette situation donne lieu à une interfécondation que la lecture des travaux des uns et des autres révèle amplement. Cependant, les rencontres directes entre auteurs appartenant à divers groupes sont rares. On a souvent entendu, dans le public comme dans les sociétés d'analyse, exprimer le souhait d'échanges in vivo, afin que, du débat, émergent une plus grande clarté sur les enjeux et plus de lumière, si possible, sur les réponses aux questions soulevées.
D'autant que le travail psychanalytique auquel la pratique actuelle est confrontée, paraît plus complexe et plus problématique qu'autrefois. C'est du moins l'impression qui se dégage dans les milieux psychanalytiques; elle appelle une mise en question de l'uniformité de la technique ou de l'orientation vers d'autres modalités thérapeutiques qui restent cependant du ressort du psychanalyste.
De nombreux colloques mettent au jour cette dispersion des approches. L'expérience des psychanalystes, enracinée dans des contextes culturels divers révèle au moins autant de différences que de ressemblances. Elle aboutit à des choix d'indications, de techniques, d'élaborations réflexives plus ou moins éloignées les unes des autres, suscitant l'interrogation. En France, au sein d'un espace culturel commun, la diversité des approches n'est pas plus restreinte. La discussion ne saurait être exhaustive; elle peut néanmoins clarifier les enjeux en ouvrant l'éventail des options pratiques et théoriques.
La Société Psychanalytique de Paris a décidé d'instaurer le débat entre ceux de ses interlocuteurs qui ont accepté la discussion et certains de ses représentants. Nous espérons que les chances ainsi offertes à l'élucidation des rapports entre les axiomes et les résultats du travail clinique aboutiront à une avancée de la pensée psychanalytique.