Le trésor perdu de la finance folle
« La valeur de la monnaie repose sur une fiction. »
(Milton Friedman)
« Argent fou », « folie des marchés », « finance folle », « capitalisme fou » : la crise qui secoue le monde économique a fait surgir un vocabulaire inquiétant.
Pourquoi folie ? Qu'est-ce qui impose partout ce terme extrême ? Depuis la disparition de la convertibilité-or et le flottement des monnaies, qui entraînent la disparition de tout trésor stable, et l'écroulement de pyramides de dettes entrecroisées, ce terme de folie n'est-il pas profondément justifié ? Plus justifié encore que le sensationnalisme journalistique et politique lui-même ne pourrait le penser ?
Ne voit-on pas que toutes les valeurs, non seulement économiques et financières, mais aussi esthétiques, éthiques, politiques, sont entraînées dans le même mouvement qui les désancre de toute mesure stable, de tout « trésor » fixe, pour les soumettre à des équilibres toujours momentanés, des bulles, des paniques, en un mécanisme rappelant celui de la Bourse ?
Prolongeant, dans l'après-crise de 2008, des analyses philosophiques qui avaient étonnamment anticipé cette crise majeure, l'auteur explore les contours et les conséquences de cette conjoncture affolante où le monde se trouve aujourd'hui précipité.