Au coeur du problème, le travail. Ce qu'il confère de dignité et de
reconnaissance, et ce qu'il retire quand on le perd. Et puis Géza,
jeune homme mentalement attardé, élevé par sa mère, veuve,
sous le regard tantôt compatissant, tantôt cruel de leur entourage.
Nous sommes au nord de la Hongrie, dans une petite ville minière,
quelques années après la chute du mur de Berlin et le changement
de régime. Les hommes sont ouvriers à la carrière de pierres ou
au chômage, déjà. Les femmes, quant à elles, restent à la maison.
Géza, contre toute attente, est embauché à la carrière, comme
son père, lorsqu'il était vivant, comme les autres... Comme les
autres ? Emploi fictif ou réel ? Payé ou sous-payé ? Géza prend
son travail à coeur, il apprend la fierté, la dignité. Bouton rouge,
bouton vert. Si quelque chose tourne mal, il doit appuyer. Mais
voilà, rien ne se passe. Persuadé qu'il ne sert à rien, Géza veut
tout quitter.
Le travail, la différence, les idées reçues, la cruauté, mais aussi
la générosité et l'humour, tels sont les thèmes et les traits qui
font du Veilleur de pierres une pièce forte sur le handicap et
l'exploitation des plus faibles par les habituels plus forts.