La nation telle qu'elle est postulée par les acteurs vénézuéliens entre 1808 et 1830 est avant tout un idéal, un projet, plus qu'une véritable communauté d'individus. C'est à l'analyse de cet écart entre la nation comme idéal et la nation en tant que communauté réellement existante que se consacre cet ouvrage.
Premier pays à déclarer son indépendance, en 1811, le Venezuela révèle la difficulté, pour les élites créoles, d'intégrer, au-delà du discours, l'ensemble des membres de la nation, en particulier les esclaves et les métis, et de définir une identité culturelle. Aussi la figure de l'homme en armes, du soldat-citoyen apparaît-elle comme un archétype identitaire. Elle favorise l'intégration dans la communauté nationale, en raison de la mobilisation en masse que nécessite la guerre pour l'indépendance. Mais elle rend délicate la cohabitation entre la nécessaire <
Une introduction précieuse à l'histoire du Venezuela et, au-delà, à la naissance des Amériques latines.