Nos habitudes de pensée nous enferment souvent dans des oppositions sémantiques telles que ville/campagne, centre/périphérie, urbain/rural. Avec la diffusion du processus d'urbanisation, les repères morphologiques de telles distinctions ne se retrouvent plus avec autant de netteté sur le terrain. A partir d'un cas précis, celui d'un petit village de la périphérie de Bruxelles, l'auteur interroge les effets de l'urbanisation au niveau des formes spatiales et des formes de sa gestion symbolique. Les divers moments qui ont marqué la pénétration des avancées urbaines au village (comme la construction d'un lotissement de logements à caractère social) sont intégrés par les habitants - anciens et nouveaux - dans un récit qui commande à la fois leurs relations mutuelles et leurs implications personnelles dans la vie sociale du village. Ce dernier apparaît ainsi chargé d'une forte connotation affective que médiatisent la pratique de l'espace et le discours qui l'accompagne.
Au-delà de l'aspect monographique de son objet, cet ouvrage voudrait montrer la valeur heuristique d'une méthode d'analyse de contenu des représentations sociales qui dépasse les dualismes simples pour les intégrer dans un jeu triangulaire où les interférences qui marquent la quotidienneté des rapports sociaux s'avèrent sociologiquement intelligibles.