«Dis-moi comment tu cherches, dit Wittgenstein, je te dirai ce que tu cherches.»
Reconstituer le procès de mise en oeuvre n'est pas faire de la génétique picturale mais établir l'oeuvre elle-même - qu'on ne peut plus persister à séparer du travail de l'oeuvre ni de l'acte même de peindre...
Le critique n'a plus à porter un jugement arbitraire et souverain sur un tableau. Son rôle consiste à faire apparaître les problématiques auxquelles le peintre se confronte, à déjouer les configurations de sens fini et les approches totalisantes.
Avec le concept d'«espace plastique», qu'il distingue tout à fait de l'espace pictural, l'auteur trouve une arme pour lutter contre la tyrannie du visuel.
«Comment, demande-t-il, rejoindre la peinture au-delà du tableau? Il faut partir d'autre chose que ce que nous y voyons. Il faut partir de ce que nous vivons. De ce que nous éprouvons devant certaines peintures. Des manifestations physiques de notre émotion. Quand nous frissonnons, que nous ne savons plus où nous sommes, nous sommes au coeur de l'espace plastique.»
L'auteur, écrivain et critique d'art, présente ici un choix de textes inédits ou parus ici ou là (revues, préfaces de catalogues...). Son approche minutieuse des oeuvres ne se donne pas comme objet un savoir mais l'expérience d'un vertige.