Une histoire telle que Gilbert Bordes aime en raconter, telle que ses lecteurs aiment en lire. Un moment d'émotion et de bonheur...
Mathieu a douze ans. Il n'est pas franchement beau: grandes oreilles, bouille ronde, gros yeux. Un sale môme de paysan, cancre et chapardeur. "On n'en fera jamais rien", se lamente sa grand-mère. Arrive dans le village une gamine de son âge, Marion: elle est leucémique et vient là pour reprendre des couleurs. Pour lui faire plaisir, Mathieu vole des bonbons, puis un stylo en or, puis un collier, et va jusqu'à dérober dans l'église le ciboire et des hosties consacrées. Émoi, scandale. Cinq années dans un centre d'éducation surveillée, et Mathieu est libre. Il n'a cessé de penser à Marion; il la retrouve. La leucémie connaît des phases de rémission, puis regagne du terrain... De près ou de loin, Mathieu veille toujours sur son amie, même si l'un et l'autre mènent une vie indépendante et tourmentée. Il finit par la retrouver à l'hôpital de Villejuif où elle suit un ultime traitement. Et c'est là que, à force d'attention et de tendresse, il parviendra à l'arracher à la mort, dans le temps même où elle l'aura ramené à une vie enfin apaisée.