En 1994, John Laroche et trois Indiens séminoles comparaissent devant un tribunal de Floride, accusés d'un vol d'orchidées d'une espèce extrêmement rare et dont la valeur marchande est inestimable. Envoyée par le New Yorker pour couvrir ce fait divers pour le moins original, la brillante Susan Orlean s'embarque finalement pendant près d'un an aux côtés des suspects, dans les marais du Fakahatchee, à la recherche de l'orchidée fantôme. Admirable galerie de portraits de botanistes un tant soit peu obsessionnels, l'enquête nous plonge dans l'univers rocambolesque des collectionneurs d'orchidées. Une histoire unique et truculente, où les passions, enivrantes, peuvent se révéler dangereuses.
Grand, maigre, yeux clairs, épaules voûtées, John Laroche est d'une beauté incontestable même s'il a perdu toutes ses dents de devant. Il a l'allure d'un spaghetti al dente et la nervosité d'un joueur assidu de jeux vidéo. Laroche a trente six ans. Jusqu'à récemment, il travaillait pour les Séminoles. Il créait une pépinière et un laboratoire de culture d'orchidées dans la réserve de la tribu à Hollywood en Floride. Laroche passe pour un original aux yeux de beaucoup. Ainsi les Séminoles lui donnent deux surnoms : Fauteur de troubles et Cinglé à peau blanche. Un jour qu'il me racontait son enfance, il a fait observer : « Ma parole, j'étais vraiment un môme bizarre. » D'aussi loin qu'il se souvienne, il était un collectionneur compulsif.