Raphaël et Pierre Aubert
Si le travail de graveur de Pierre Aubert (1910-1987), l'un des maîtres de l'estampe
en Suisse au XXe siècle, est bien connu, celui du dessinateur virtuose, qu'il a été
également, l'est beaucoup moins. Il représente pourtant un aspect marquant de
son oeuvre, qu'illustrent des dizaines de carnets. C'est l'un d'eux, daté de la fin
de l'année 1968, qui fait l'objet de ce livre.
Cette suite dessinée raconte, en toute liberté, le voyage à Paris si souvent
accompli par le Vaudois. Depuis la fenêtre du train, Pierre Aubert saisit les
paysages brièvement aperçus, les gares traversées, jusqu'à l'arrivée dans
la capitale. Puis, c'est la plongée dans le métro, les quais, Vavin, qui fut son
quartier de prédilection, la brasserie du Dôme à Montparnasse, où l'artiste avait
ses habitudes.
Pour commenter le carnet du Voyage à Paris, il fallait un témoin privilégié, qui a
bien connu Pierre Aubert, l'a accompagné dans ses pérégrinations parisiennes,
l'a vu dessiner : Raphaël Aubert, le fils de l'artiste. Dans le texte rédigé tout
exprès pour l'ouvrage à partir de documents souvent inédits, il raconte ce qu'a
représenté pour le Vaudois cette ouverture parisienne, ses premiers voyages
avant et après la guerre. L'écrivain nous livre des souvenirs sur son père, nous
dévoilant un peu de son intimité. Raphaël Aubert nous fait pénétrer en quelque
sorte dans la « salle des machines » de la création. Où l'art et la vie, plus que
jamais, ne font qu'un.