Le water-polo naît dans le dernier tiers du XIXe siècle en Grande-Bretagne, essentiellement pour rompre la monotonie des entraînements et des galas de natation. Très vite, il devient plus indépendant et obtient la reconnaissance olympique. Construit sur le modèle du football-rugby puis du football, il conquiert l'Europe et s'installe en France, notamment dans le nord. Le jeu bénéficie d'ailleurs d'une grande popularité jusque dans l'entre-deux-guerres, donnant même au pays l'une de ses rares médailles d'or aux Jeux Olympiques de 1924. Mais sa position est fragile. Les résultats sportifs de Tourcoing, en déclin après 1950, ne permettent plus de masquer la réalité : remis en question pour sa violence, en proie à des difficultés matérielles, en situation ambiguë vis-à-vis de la natation, le water-polo entre progressivement dans une crise d'identité et de légitimité dont il a encore du mal à sortir.
A la croisée de l'histoire technique et de l'histoire sociale, cet ouvrage, issu d'un rapport de recherche réalisé entre 1995 et 1997 pour la Fédération Française de Natation, s'efforce de reconstituer les grandes lignes de l'évolution du water-polo à partir d'une analyse de ses pratiques, de ses représentations, de sa position institutionnelle et de ses contraintes matérielles et réglementaires.