Une psalmodie lointaine venue de la lande et des pins invite un homme à s'enfuir. On ne sait rien de lui. Il se perd dans une nature tour à tour hostile et bienveillante. Il devient lierre, sa peau se fait sable, le soir l'efface. Il se met à bramer. Dans le temps dilaté des métamorphoses, son coeur de bête manque de s'arrêter net. Au milieu d'une nature souveraine et luxuriante, le fuyard finit par se fondre et trouver une forme de paix.
Récit archaïque, comme surgi d'un autre temps, animé d'un souffle sauvage, L'Eau mate, à l'instar de Les Saisons ou de L'Invention de Morel est de ces textes inclassables et prodigieux. Publié pour la première fois à L'Escampette en 2007, il fut vite épuisé. Nous sommes fiers d'en proposer à nouveau la troublante et nécessaire lecture.