L'école chinoise et l'« action affirmative » envers ses minorités
Entre égalité et reconnaissance
La politique d'« action affirmative » sur critère ethnique, source de polémique autour de la « discrimination positive » et des statistiques ethniques en France, fait aujourd'hui débat en Chine entre partisans et adversaires, conservateurs et réformateurs. Impulsée par Mao pour remédier au retard historique des minorités en vue de renforcer à terme l'unité nationale, certains, plus favorables à l'idée d'une « action affirmative » sur critère de ressources, s'interrogent aujourd'hui sur le bien-fondé de poursuivre dans une voie qui leur semble comporter des effets pervers révélés par les violences survenues dans les régions autonomes du Tibet et du Xinjiang.
Les données rassemblées ici par Lijuan Wang dans le domaine scolaire mettent en évidence une évolution positive entre 2007 et 2015 en faveur de la minorité yi de Liangshan sans que l'on puisse affirmer qu'elle résulte exclusivement des mesures de « discrimination positive » en raison d'une forte adéquation de l'appartenance ethnique et de la condition socio-économique. La réalisation de l'unité dans la diversité au service de la cohésion sociale, quant à elle, se trouve confrontée au défi lancé par les effets pervers potentiels de l'enseignement bilingue.