L'École, l'Église et la République (1871-1914)
De 1871 à 1914, l'Église et la République livrent
une bataille passionnée autour de la «question
scolaire». Dès qu'il s'agit de l'école, les partis politiques
retrouvent leurs très anciennes lignes de clivage : les
partisans de l'école laïque sont sommés de se soumettre
à la discipline «républicaine», en se désistant
pour le candidat laïque le mieux placé, l'attachement
à «l'école de la République» devant faire taire les
autres divergences. À l'opposé, la nostalgie de la loi
Falloux et la revendication de la «liberté d'enseignement»
cimentent les partis conservateurs. Le problème
scolaire a engendré ses mythes et ses symboles :
le personnage de l'instituteur dépeint comme un républicain
épris de progrès, l'antagonisme de l'instituteur
et du curé présenté comme un trait caractéristique
de la vie quotidienne française. C'est à travers
ces images que se perpétuent, jusqu'à nous, les débats
scolaires de la IIIe République.