La réflexion sur la vie peut donner lieu à une
épistémologie qui examine le vivant, ou à une
éthique dont l'objet est le vécu. Ces deux voies
divergent : la première est objective, la seconde
subjective. Cette divergence rend impossible une
pensée cohérente de la vie.
C'est cette impossibilité qu'il s'agit de mettre en
cause. La vie ne se laisse pas couper en tranches.
Une pensée de la vie est nécessairement une pensée
de l'unité de la vie, puisque c'est la vie elle-même
qui produit l'unité. Aucun vivant ne peut
vivre la vie d'un autre ni s'excepter de sa propre
vie. Vis ta vie : voilà la sagesse !
La vie n'est donc pensable que par le verbe vivre.
Elle ne saurait être un objet. Penser la vie, c'est
penser au-delà ou en deçà de l'objet.