Nos sociétés ont fait du bonheur une idée neuve, un
principe constitutionnel, presque un devoir. Le bonheur de
l'individu est devenu l'objectif suprême des choix politiques.
Mais peut-on mesurer quelque chose d'aussi subjectif et impalpable
que le bonheur ? Depuis une trentaine d'années, les
économistes ont tenté de relever ce défi. Ils ont fait le pari
de mesurer le bonheur tel qu'il est ressenti et déclaré par les
individus eux-mêmes. Leur enquête concerne plus particulièrement
le rôle de la richesse. L'argent fait-il le bonheur ?
La croissance rend-elle les gens plus heureux ? Dans le cas
contraire, faut-il opter pour la décroissance ou, du moins,
mesurer le bien-être au-delà du PIB ? Ce passionnant champ
de recherches permet de comprendre pourquoi la France, pays
objectivement riche, souffre d'un tel «déficit de bonheur».