Leçons de l'Arbre et du Vent
« Il est une forêt sans borne où je voudrais
M'enfoncer, en mourant, loin de la médecine
Qui m'impose pour vivre une foule d'extraits
Chimiques. J'y prendrais tout doucement racine,
Jusqu'au jour où, non moins en douceur, j'entrerais
D'abord aussi fragile et fin qu'une houssine,
Quitte de mes devoirs et de mes intérêts,
Dans l'absence de temps où l'Arbre se dessine
Sans crayon ni pastel, sanguine ni pinceau.
Vite, j'y deviendrais vigoureux arbrisseau.
Puis l'artiste inconnu qui conçut la rosée
Et la houle des monts et les yeux des vivants
Me laisserait songer tout au fond du musée
Végétal où, distraits, viennent errer les vents. »