Charles Fourier, connu par son «Phalanstère» et pour son Nouveau Monde amoureux, n'est pas seulement un novateur social et le poète des passions libérées. Il est aussi, avant la lettre et pleinement, un précurseur éclairé de l'écologie contemporaine. Il a décelé, dans la dégradation de la Nature, la responsabilité humaine, celle d'un développement industriel anarchique, du pillage des ressources du sol, des méfaits ravageurs du déboisement. Il a vu, dans les dysfonctionnements sociaux, la source de toutes les maladies, aussi bien celles du règne animal et du Globe entier que celles des individus, tant en ce qui touche à leurs organismes qu'en ce qui affecte leurs âmes.
Il mène, d'un même mouvement, sur un même front, l'analysé de ce que Félix Guattari a appelé Les trois écologies : naturelle, mentale et sociale. Et comme lui, il croit nécessaire de les conduire jusqu'à une «écosophie», ou sagesse indispensable à notre temps, s'il ne veut pas sombrer dans la catastrophe.
De là notre usage de ce mot emprunté, qui convient parfaitement à l'œuvre de Fourier, en assurant sa jeunesse et sa permanente actualité.
De là notre désir d'arracher à l'oubli des textes au ton et à la force polémique inégalés.