L'Empire ottoman exerce une fascination sans égale sur les Occidentaux de la Renaissance. Les curiosités zoologiques, la topographie de Jérusalem ou de Constantinople, la vie quotidienne des Turcs, de leurs femmes voilées et de leur mystérieux Sultan: nombreuses sont les facettes de l'Orient représenté et construit par une littérature de voyage alors en pleine expansion. A partir d'un corpus à la fois diversifié et ancré dans un contexte précis — la célèbre ambassade d'Aramon auprès de Soliman, de 1546 à 1553 —, cette étude examine les modalités d'un discours orientaliste entretenant des relations complexes et complémentaires avec le savoir livresque et l'expérience du monde.