Enseignants, thérapeutes, éducateurs, élus témoignent que de
nombreux parents ne parviennent plus à «tenir» leurs enfants
et semblent souvent dépassés. Le «laxisme» des éducateurs,
en général, la «démission» des parents ont été dénoncés. Face
à l'incertitude assez générale, les pouvoirs publics ont tenté de
répondre par la restauration d'une autorité conforme au temps
où l'éducation se passait d'explications. Mais depuis un demi-siècle,
les rapports entre parents et enfants ont profondément
évolué. La perte de consensus sur les règles éducatives est
effective ; elle impose d'inventer de nouvelles modalités
d'exercice de cette nécessaire autorité. Mais, à ne prendre en
considération que la question de l'autorité, sans repenser une
éducation adaptée à la complexité et à la mouvance du monde,
ne risque-t-on pas de réduire l'autorité à l'obéissance et, celle-ci,
à la soumission au pouvoir ?