Économie, sociologie, psychologie, criminologie, et même endocrinologie...
Le plus souvent, on a l'impression de regarder des pièces d'un puzzle, mais sans
apercevoir toute l'image. Ces pièces, dans son travail statistique, l'épidémiologiste
Richard Wilkinson les rassemble, et ça donne une cohérence au tout.
Ça nous a fichus le vertige, un genre de révélation.
Assez pour qu'on se rende à York, en Angleterre, pour le rencontrer.
Richard Wilkinson : Nous payons des infirmières pour faire face aux problèmes
de santé, des prisons pour lutter contre la criminalité, des psychologues
scolaires pour remédier aux problèmes d'éducation, des unités de réinsertion
des toxicomanes... Tous ces services sont onéreux et, au mieux, partiellement
efficaces. Et même quand ces divers services parviennent à arrêter
un récidiviste, à soigner un cancer, à guérir un toxicomane ou à surmonter
un échec scolaire, nous savons que nos sociétés recréent sans fin
ces problèmes. Des problèmes qui surviennent beaucoup plus fréquemment
dans les sociétés plus inégalitaires.
Ces conclusions sont désormais admises dans la communauté scientifique.
Le British Medical Journal titrait d'ailleurs un éditorial «The big idea»,
«La grande idée», et les rédacteurs notaient : «L'idée maîtresse
est la suivante. Ce qui détermine la mortalité et la santé dans une société
tient moins à la richesse globale de la société en question qu'à la répartition
égalitaire de la richesse. Mieux la richesse est répartie, meilleure est la santé
de cette société».
C'est une idée simple, qui doit maintenant trouver une traduction politique.