Le Ier siècle avait permis au christianisme de toucher les principales métropoles de l'Empire romain. Le IVe, quant à lui, le verra devenir religion officielle
C'est dire que les IIe et IIIe siècles ont été une période charnière. L'Eglise, minoritaire dans une société pluraliste, s'installe et se consolide.
De nombreuses règles sont mises en place pour encadrer la vie des communautés et de leurs membres. Le baptême, à la fois rupture avec le passé et entrée dans le monde de Dieu, est précédé d'une longue initiation. Un comportement moral strict est exigé de tous, et non seulement d'une élite.
La liturgie se fixe peu à peu, tant pour les actes symboliques - baptême, cène, pénitence, fête de Pâques, etc. - que pour le culte dominical. Les ministères s'uniformisent, qui conduiront bientôt à la triade classique: évêque, prêtre, diacre.
En revanche, la réflexion théologique demeure balbutiante; on n'est pas encore à l'époque des grands débats doctrinaux.
Les documents dont nous disposons, souvent des écrits de circonstance, sont rares et lacunaires. Ils fournissent néanmoins des informations irremplaçables.
Servi par d'abondantes citations généralement peu connues, ce petit livre offre de ces deux siècles décisifs une image à la fois suggestive et contrastée.