La période de la Monarchie de Juillet se distingue par une production accrue en histoire religieuse ainsi que par l'essor de traductions des Ecritures et des textes religieux orientaux. Ce livre examine donc les œuvres d'auteurs apparemment aussi divers qu'Eugène Burnouf, Stanislas Julien, Guillaume Pauthier, Lacordaire, Frédéric Ozanam, Alexandre Vinet, Samuel Cahen, Quinet, Michelet, Sainte-Beuve, Pierre Leroux, de Tocqueville et Auguste Comte, pour montrer que c'est un véritable champ de recherches en sciences religieuses qui était alors en train de se constituer. L'étude attentive de l'histoire, le recours à une philologie qui devient rigoureuse, l'usage de la comparaison, la recherche de lois historiques, les théories sur les relations entre religions et sociétés, religion et politique, une rhétorique souvent généreuse, tout cela tendait à établir un agenda commun, une problématique partagée par des esprits venant d'horizons divers, qui apparaît de ce fait dans les travaux de spécialistes œuvrant dans des domaines variés. Le livre montre aussi comment les événements de 1848 à 1852 ont mis fin à la conjoncture qui favorisait la création d'un tel champ de recherches.