Vertumne, portrait de Rodolphe II
« Comme tu viens de l'écrire dans ton poème, le portrait que je fais de Rodolphe dans mon Vertumne n'est pas beau. Soyons francs : Il est grotesque, je dirais même qu'il est laid. N'est-ce pas ? - Il est à la fois beau et laid, Giuseppe. C'est son côté grotesque, justement, qui en fait la beauté. »
Giuseppe Arcimboldo n'ignorait pas l'ambiguïté de son oeuvre. Il savait que ses tableaux pouvaient autant déranger que fasciner. Pourquoi a-t-il peint Rodolphe II de Habsbourg en dieu-jardinier ? Ce tableau est-il un hommage à l'empereur du Saint-Empire ou une façon de se moquer de lui ? Pourquoi tous ses portraits sont- ils des têtes composées de fruits et de légumes ?
Toutes ces questions jalonnent ce récit qui nous entraîne dans les pas du peintre italien exilé à la cour de Prague, au service de l'empereur fantasque qui s'est entouré de tout un cercle de devins, de mages, d'astrologues et d'alchimistes.