Un premier volume avait présenté la fondation de l'Empire byzantin. Cet ouvrage, consacré aux siècles suivants (VIIe-XIIIe s.), est également le fruit du travail d'une équipe associant des spécialistes des principales disciplines, seuls capables de prendre en compte les changements historiographiques. L'époque médiévale voit la transformation de ce vaste Empire multiethnique, presque abattu par les invasions slaves et surtout arabo-musulmanes, en un État recentré sur la population grecque, même s'il est encore accueillant aux minorités slave et arménienne et s'il n'a pas perdu toutes ses attaches italiennes. Les souverains byzantins opèrent un spectaculaire redressement qui fait de Byzance la plus grande puissance chrétienne des Xe-XIe siècles, avant d'être débordée par un nouvel adversaire venu des steppes d'Orient, les Turcs.
La faculté d'adaptation de l'Empire contredit l'image d'une société conservatrice et immuable que les Byzantins ont eux-mêmes léguée, prétendant que leurs innovations n'étaient qu'un retour aux vraies traditions. Les institutions, les hiérarchies, les armées ont été plus d'une fois modifiées pour faire face aux nouvelles menaces ou assurer l'expansion. Même le pouvoir impérial s'est transformé en un système familial et dynastique porté à son point de perfection par les Comnènes. Mais l'Empire a trouvé son identité dans le christianisme orthodoxe, qui se construit, après le refus de l'iconoclasme, sur une dévotion aux images inspirant un art religieux spécifique. L'Église byzantine s'éloigne de l'Église de Rome dont elle refuse la prééminence disciplinaire, mais étend sa sphère d'influence vers des Églises-filles, en Bulgarie ou en Russie. Lors de cette période, la culture byzantine se réapproprie les lettres helléniques païennes et se persuade de sa supériorité. La puissance militaire et économique des Latins, aboutissant à la prise de Constantinople en 1204, pousse les Byzantins vers un repli identitaire qui conduira à la création d'un «État-nation» à l'époque suivante.