Périlleuse aventure que celle des normes façonnant notre monde !
Le groupe d’Histoire du Droit des Colonies de Montpellier (HDC), après avoir dégagé des pistes générales dans un tome I : L’impact environnemental de la norme en milieu contraint (Victoires Éditions 2012), puis envisagé la portée de cet impact sur l’animal dans un tome II : Ranger l’animal (Victoires Éditions 2014), prend acte d’un empire : celui de la propriété.
Vaste entreprise que celle d’un empire qui, en ne cessant de s’étendre et de s’adapter, s’universalise et transforme profondément l’environnement. Nos désirs forcent notre soumission et produisent des contraintes que nous nous administrons, insatiables propriétaires des choses et de leurs utilités. D’où vient cette emprise inexorable, pseudo-naturelle ? Quelle est l’origine d’un des droits qui vise, rien de moins, à discipliner la nature ? Qu’enseignent sur de si complexes approches, ou sur ces terrains minés, les variables infinies des vocabulaires juridiques, des cultures et les contraintes qu’ils impliquent ?
Afin de mesurer les impacts du droit de propriété sur ce que nous appelons un peu vite « notre environnement », les auteurs empruntent les voies de la recherche interdisciplinaire mêlant les approches des juristes et des autres chercheurs : philosophes, géographes, historiens et anthropologues.
Éric de Mari, professeur d’histoire du droit, et Dominique Taurisson-Mouret, ingénieur de recherche CNRS, conduisent dans l’UMR « Dynamiques du droit » des recherches originales menées depuis plus de dix ans sur l’emprise du droit dans l’espace colonial français et ses conséquences sur les territoires ex-colonisés.