Livre des commencements et du temps qui s'achève,
L'Emprise est une confidence poignante, doucement
consentie, des éblouissements et des déchirements premiers
qui vont rythmer toute une vie.
Ce qui, dans la retenue, se dévoile pourtant d'histoires
tenues secrètes ne se légitime que de convoquer, à travers
ces instants d'absolue félicité ou de désastre, les êtres aimés.
«Je doute et je trébuche, et mets au panier comme jamais
mais je continue, me disant qu'à présent ce serait trop de
solitude, trop de séparation. Qu'il me les faut là près de moi
encore un temps, qu'un temps encore je sente leur regard,
leur haleine, leur tourment dans le jour qui faiblit, qu'encore
une fois nous figurions les uns près des autres dans
le demi-jour, la lumière indécise, cet endroit du monde
où d'un rien parfois on peut vivre ou mourir.»