Michel Cosem, Prix Artaud, Prix Malrieu en poésie, dirige la revue et les Editions Encres Vives qu'il a fondées à Toulouse. « Poète du bonheur intérieur » selon Robert Sabatier (La poésie française du XXème siècle), « voyageur contemplatif dans l'aveuglant paradis » selon Gilles Lades, il est l'auteur de nombreux recueils de poèmes et romans. L'amour de la nature, de l'imaginaire et du voyage sert de fil conducteur à cette oeuvre.
Michel Cosem ne cherche pas l'inspiration, elle vient à lui car il regarde le monde. La beauté est là / inattendue, inespérée / toute blanche et nue / sans mémoire / sans cicatrice. Il y a en lui quelque chose d'un Monet arpentant la campagne, chevalet et boîte de couleurs en bandoulière, célébrant le jour en guettant ses plus infimes nuances de lumière.
Être là au moment juste, et savoir dire. « Capter la lumière des choses avant qu'elle ne s'éloigne », disait Bashô pour définir l'art poétique du haïku. Par instants, nous n'en sommes pas si loin, avec cette façon qu'a l'auteur de respirer, de poser son regard et de laisser les choses parler d'elles-mêmes, par leur seule présence. (...) Nous sommes ici en poésie. En pure poésie, écrite à l'encre vive du bonheur d'être.
Gaëlle Josse
Palmiers endormis comme venus là par hasard et surpris tout simplement par l'aube, odeur de café, d'encre s'échappant des journaux du matin, immeubles blancs repeints de la nuit, enfant allant à l'école en sautillant : juste ce qu'il faut pour que le jour s'éveille, que les mots se rassurent et s'envolent et que tout naisse en harmonie. Les ombres de la nuit se cachent-elles encore quelque part ? Mon écriture et mes rêves ont survécu : cela suffit.
(Peniscola, Espagne)
Michel Cosem, extrait de L'encre des jours