En 1751, le Système figuré des Connaissances humaines, publié dans le premier volume de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, présente une nouvelle organisation du savoir. Dans un siècle où les découvertes scientifiques gouvernent la connaissance, l’entendement humain a pris la première place, et dorénavant les philosophes, qui ont organisé les idées, sont associés aux savants qui les ont assemblées. Le présent ouvrage interroge ce rassemblement de la science et de la philosophie. Celui-ci est à l’origine d’une systématique qui montre les dépendances mutuelles des sciences, pratiquées par le seul savant, « génie inventeur ». La saisie de la métaphysique par l’entendement humain constitue moins une opposition radicale à la métaphysique traditionnelle que la mise en place d’un art du raisonnement méthodique (métaphysique des corps). En tenant compte de cette organisation spéculative de départ, trop souvent sous-estimée, les auteurs, spécialistes de l’Encyclopédie, jettent un regard nouveau sur les conséquences de l’arbitraire qui résulte de ce véritable bouleversement philosophique, à la source de nos disciplines. Une première partie pose l’origine et la postérité de cette présentation du savoir en tableau.de Bacon et Chambers à l’Atlasliterarius. Deux autres parties cernent les sciences des arts et de la nature, l’émergence de nouvelles disciplines telles l’esthétique, la chimie, la biologie, l’histoire puis, à leur croisée, les sciences de la langue, de la grammaire et de la politique. En mettant en évidence la logique qui permet à la liaison des sciences entre elles de conduire à la création de nouvelles disciplines, cet ouvrage apporte une réflexion pluridisciplinaire novatrice sur l’organisation des sciences dans le savoir à l’époque des Lumières.