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« J’ai compris depuis ce qui motiverait mon chemin d’écrivain. Présenter à l’adulte que je suis devenu l’enfant que je fus. »
Dans Mon père, publié en 2019, Grégoire Delacourt peignait un père venu demander des comptes à un prêtre coupable d’abus envers son jeune fils. Catalyseur d’émotions enfouies, le livre allait faire ressurgir des souffrances muettes et conduire son auteur a une enquête introspective profonde. Remontant enfin à la source de son enfance saccagée, Grégoire Delacourt la fait revivre dans Son fils, poignant récit autobiographique où il se livre pour la première fois.
Son fils raconte un corps abîmé et les livres qui l’ont réparé, ce corps qui très jeune a subi l’étourdissement dans le Valium ou autres médicaments et se perçoit comme un déchet. L’écriture lui permet d’abord de subsister, de fuir sa famille et ses souvenirs, avant de devenir une démarche créatrice jalonnée des traces cachées de ses douleurs enfantines.
Pourquoi le petit garçon qu’il était rêvait-il au soulagement de sauter par la fenêtre ? Qui était ce père, absent et bourreau ? Cette mère adorée fuyait-elle son propre enfant, ou bien faisait-elle tout pour le protéger ?
Son fils est l’histoire d’une enfance abusée, d’une famille où l’on porte le déni comme une armure, et un éclairage unique sur le parcours d’un écrivain. « Le jour où j’ai appris que j’étais une victime, je me suis senti vivant. » Dans un style acéré, précis, un regard sur soi d’une rare lucidité. Bouleversant.