L'enfer de Dante
De la Divine Comédie de Dante on connaît surtout l'Enfer, redécouvert, lu et commenté par les Romantiques qui ont rendu célèbres certains personnages ou épisodes semblant résumer à eux seuls l'intérêt de ses trente-quatre chants. Qui n'a vu au musée Rodin le baiser de Francesca et Paolo ou Ugolin mordant ses mains de douleur dans la tour de la faim ? Qui n'a admiré au Louvre le tableau de Delacroix représentant Dante et Virgile traversant le Styx ? Pour beaucoup de lecteurs cultivés, ce lieu terrifiant ressemble aussi aux illustrations de Gustave Doré abondamment reproduites...
C'est ici à une véritable lecture à neuf de l'Enfer de Dante que nous sommes invités, conviés par le poète à une sorte de pèlerinage traversant l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis comme autant d'étapes jusqu'à sa bien-aimée Béatrice et à la vision de Dieu. L'Enfer se lit donc dans la perspective d'une démarche de salut.
Et qui dit salut dit risque et péril ; la première épreuve que le poète sera appelé à affronter est celle du discernement, de la mise en lumière, fût-elle terrible comme celle des flammes, de ce qui peut conduire un être humain à sa perte, selon qu'il use bien ou mal de sa liberté.