Leo Drouyn, né à Izon en 1816,
dans la presqu'île de l'Entre-deux-Mers,
eut d'abord une formation
artistique dans l'atelier
de Jean-Paul Alaux, à Bordeaux, puis dans
divers ateliers parisiens, notamment ceux
de Jules Coignet et Louis Marvy qui appartenaient
à la mouvance des paysagistes de l'école de Barbizon
dont Drouyn fut toujours très proche.
Revenu à Bordeaux en 1843, Leo Drouyn travailla jusqu'en
1849 pour la toute jeune Commission des Monuments
Historiques de la Gironde, dont il devint l'un des dessinateurs
attitrés. Il y apprit la rigueur scientifique dans la restitution
graphique des monuments. Proche aussi de la Société Française
d'Archéologie d'Arcisse de Caumont, il devint peu à
peu un érudit remarquable et se passionna pour le Moyen
Âge et ses monuments, se battant pour leur sauvegarde.
Le premier, il mit en valeur la richesse de l'art roman girondin
et défendit ce patrimoine contre les restaurations néogothiques
du cardinal Donnet.
Le Choix des types les plus remarquables de l'architecture
du Moyen Âge dans le département de la Gironde, l'Album
de la Grande-Sauve, Le guide du voyageur à Saint-Emilion,
La Guienne militaire (son oeuvre la plus célèbre),
Bordeaux en 1450, les Variétés girondines sont ses ouvrages
les plus connus.
Aquafortiste de très grand talent - il obtint la médaille
d'or de l'eau-forte lors de l'exposition universelle de Paris de
1867 - il illustra ses ouvrages de très nombreuses gravures
(plus de 1550 à son catalogue).
Père des études régionales et de l'archéologie girondine,
Leo Drouyn nous a légué une oeuvre dessinée et gravée, qui
au-delà de sa dimension artistique, est un témoignage essentiel,
au tournant des années 1850, sur le patrimoine girondin.
Bernard Larrieu