La vie d'un escroc qui a dupé l'Église et la franc-maçonnerie, contée avec verve et humour.
Léo Taxil est à l'origine d'une incroyable mystification. Il naît à Marseille le 21 mars 1854 dans une famille catholique. Après des études primaires studieuses chez les Maristes, il poursuit son cursus chez les Jésuites, développant un anticléricalisme viscéral.
Journaliste, il fonde la Bibliothèque anticléricale qui publie un certain nombre d'ouvrages visant à discréditer l'Église. Les titres parlent d'eux-mêmes : Les Maîtresses du Pape, Le Pape femelle... Il fut même poursuivi pour avoir écrit À bas la calotte. Acquitté, il n'en est pas moins excommunié. Mais le public commence à se lasser tandis que les républicains arrivent au pouvoir.
À 25 ans il est initié à la franc-maçonnerie, mais en est exclu très rapidement pour " fraude littéraire ".
Opportuniste, facétieux ou en mission secrète ? Avec un zèle égal à celui qu'il a déployé dans l'anticléricalisme, il se déchaîne alors dans l'antimaçonnisme, usant de pseudonymes, multipliant les publications, créant des preuves de toutes pièces : La Franc-maçonnerie dévoilée, Les Mystères de la franc-maçonnerie, La France maçonnique, Liste alphabétique des francs-maçons, 16 000 noms dévoilés, Le Diable au XIXe siècle... Il y accuse la franc-maçonnerie des pires abjections et dénonce une conspiration mondiale.
Dans le même temps, Léo Taxil se convertit ; conversion examinée de près par le Vatican. À la suite d'un pèlerinage, et après avoir été interrogé par deux cardinaux, il est enfin reçu en audience par Léon XIII avec lequel il entretiendra une correspondance suivie.
En avril 1897, à deux doigts d'être confondu, Léo Taxil dévoile l'imposture lors d'une conférence de presse, qualifiant sa supercherie d'" aimable plaisanterie " destinée à discréditer l'Église en se moquant de sa crédulité. Il lui faut la protection de la police pour échapper à la vindicte de ceux qu'il a dupés pendant douze ans.
L'affaire aurait pu en rester là si les adeptes des thèses complotistes, peut-être vexés de s'être fait berner, n'étaient aussitôt montés au créneau pour affirmer que tout est vrai, et que ce sont les milieux maçons et leurs amis satanistes qui ont fait pression sur Léo Taxil.