Présenté avant tout comme un pamphlétaire redoutable, l'écrivain Léon Bloy (1846-1917) occupe la place du « vociférateur » dans le paysage des lettres françaises ; une lecture approfondie de son oeuvre permet de dépasser cette approche et d'en dévoiler le coeur : cet homme qui feignait d'avoir « l'air d'une brute » et qui se méfiait du métier d'écrivain est d'abord un tendre et un amoureux de la Parole de Dieu. Il est in fine un «contemplateur » à la recherche de « la secrète douceur lumineuse » qui éclaire toute la Révélation.
Le 14 mars 2013, lors de sa première homélie à la chapelle Sixtine, le pape argentin François cite Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable. Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. »
Ainsi, de façon tout à fait singulière, le « Vieux de la Montagne » comme il aimait à s'appeler retrouve, un siècle après sa mort, la place qui lui revient: celle d'un grand artiste qui est aussi un guide spirituel parce que véritable « contemplateur ».